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17 juin 2020

Le dialogue est renoué mais les problèmes restent entiers


Lundi, après plusieurs mois d’attente, nous avons enfin rencontré le maire et son adjoint à l’urbanisme.

Nous avons pu échanger franchement, en toute cordialité, et avons enfin compris la raison de l’hostilité manifestée à notre égard depuis le mois de janvier.

Alors que nous avons toujours exprimé notre volonté de partage et de collaboration, ils ont préféré entendre nos détracteurs, rapidement intervenus auprès d’eux pour dénoncer notre action comme étant une menace.

M. Le maire a donné crédit aux déclarations de personnes lui disant que notre association nuisait à leur image ou à leurs intérêts et a ainsi refusé de répondre à l’appel au dialogue que nous lui avions lancé lors de notre première entrevue du 25 novembre 2019.

C’est un choix discutable, le dialogue est toujours la meilleure solution…


LE PLU

Nous avons tout d'abord parlé de l'historique du PLU et des conséquences de son inadaptation sur lesquelles nous sommes tous d'accord, eux y compris.

Le maire s’est étonné que nous n’intervenions que 4 ans après la mise en place de ce plan mais l’explication en est simple : comme beaucoup de Gérômois, nous avons constaté une accélération des constructions ces 18 derniers mois, mettant plus encore en évidence la réalité d’une densification des constructions dont des professionnels avaient présagé et alerté, dès 2015, les décideurs.

Aujourd’hui, cette réalité s’impose à tous et il n’est plus possible de nier que le PLU a favorisé l’étalement urbain, en centre-ville comme sur les coteaux, avec des constructions sans cohérence d’ensemble dans leur architecture et leur implantation.

Le maire a rappelé qu’il a eu à valider un PLU chaotique, en discussion depuis 2000, invalidé en 2012, représenté en 2015 juste après sa prise de fonction, sans qu’un changement majeur y ait été apporté et avec une confiance totale accordée aux bureaux d’études spécialisés qui l’ont élaboré.

Il a également évoqué le fait qu’il n’a pu empêcher les conséquences des extensions de réseaux réalisées les années précédentes et qui ont permis l’étalement sur les coteaux.

Pierre Imbert a pointé l’impossibilité de respecter certaines règles du PLU, la hauteur de remblais limitée à un mètre par exemple, inconcevable en zone de montagne à forte pente.

La conclusion est donc commune : il faut impérativement changer ce PLU car il est le seul levier pour contrer l’effet des 2 règles de la loi nationale ALUR qui amène à densification, la suppression du COS et du rapport « surface de terrain - surface bâtie ».

Nous ne nous entendons pas sur les délais, là est la différence. Nous, nous demandons l’urgence, comme l’ont fait certains maires de montagne dès 2014 pour limiter les dégâts.

Il faut s’y atteler dès maintenant, et non « à moyen terme » comme l’a dit et le répète encore le maire.


LES COURRIERS

Nous avons ensuite évoqué nos courriers restés sans réponse. L’un portait sur une demande de contrôle des travaux à La Droite du Lac, envoyé le 14 février, avec une obligation pour l’Officier de Police Judiciaire (le maire) d’effectuer ce contrôle.

Le maire nous a signifié avoir effectué des contrôles sans nous préciser le contenu ni les résultats. Pourquoi ne pas nous l’avoir dit ? En quelques mots, simplement, par politesse. Nous n’en attendions pas plus. Les autres courriers devraient bientôt  recevoir réponse.


LES NON CONFORMITES

Nous avons rappelé au maire et à son adjoint l’obligation de vérification de la conformité des travaux dans la zone SPR qui recouvre une très grande partie des zones urbaines et périurbaines, notamment les coteaux, de la commune.

Mr Imbert nous a dit effectuer parfois des contrôles avec Mme Adam, responsable du service. Mais pas de manière régulière. Il acte une certaine tolérance vis-à-vis des « petites non-conformités », mais annonce une rigueur en cas de franche infraction.


JE NE PEUX PAS DIRE NON

C’est la phrase récurrente du maire et le sujet le plus important de notre échange.


Certes l’article L 632-2 du Code du Patrimoine précise qu’en zone SPR l’avis du maire doit se conformer à celui de l’ABF. C’est pourquoi, et nous l’avons compris lors de notre échange, le maire répète cette obligation.

Cependant, l’article L632-1 précise que l’autorisation peut être refusée ou assortie de prescriptions lorsque les travaux sont susceptibles de porter atteinte à la conservation ou à la mise en valeur du site patrimonial remarquable. Tout est là !


Il faut avoir le courage de défendre une bonne intégration et le patrimoine dont on est le garant.

Le maire l’a sans doute saisi avec le Projet Perce Neige, montée des Charmilles, puisque le permis de construire a été refusé malgré un avis favorable de l’ABF.


Sur les dossiers sensibles sur lesquels nous nous sommes penchés : Droite du Lac (qui a fait l’objet de notre demande de contrôles) et Quais du Lac (dont le permis de construire a selon nous été trop rapidement étudié en période de confinement), nous avons compris que le maire et son adjoint partagent notre point de vue, à savoir la non-intégration de ces 2 projets dans leur environnement. Alors pourquoi ne pas les avoir refusés sous ce prétexte légitime ?


Notre désaccord consiste donc à dire que le maire PEUT dire non, encore faut-il avoir le courage de résister aux pressions quelles qu’elles soient. Et oser affronter des recours s’ils se présentent.


Nous avons pourtant bien senti une envie d’affronter le problème mais celle-ci est contrariée par une fébrilité bien visible.

Nous proposons, avec l’aide des architectes et des élus chargés d’urbanisme qui nous ont rejoints, de les soutenir dans leurs actions, de les conseiller, de les épauler. Et ce depuis la création de l’association. On peut être dépassé, avoir besoin d’aide, c’est humain.

Un maire doit garder le pouvoir en sa commune.

Si les deux élus nous ont fait part des pressions qu’ils sont amenés à subir quotidiennement (hiérarchie, propriétaires fonciers, promoteurs, constructeurs, individuels…) il est temps pour eux d’affirmer franchement leurs positions, et de s’affranchir de toute influence. De s’opposer si cela leur parait justifié, sans craindre de quelconques représailles.

Ils semblent avoir compris l’intérêt du dialogue, celui de travailler avec les Gérômois et avec notre association.

La démocratie participative a été proposée dans le Bulletin d’été 2019. Il est urgent de l’instaurer maintenant. Nous avons évoqué la possibilité de débats publics, de plan relief, de permanence ouverte 24/24, d’implication de stagiaires en architecture ou en urbanisme dans l’étude des dossiers. C’est faisable, et ce n’est pas coûteux.

Le dialogue est donc renoué. Il faut aujourd’hui collaborer.

Et quelle que soit l’issue du 28 juin, nous garderons notre cap et poursuivrons notre implication dans l’urbanisme à Gérardmer.

Anne, Jacques et Jean Claude

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